Memoires d’Hadrien : « Le portrait d’une voix »

Authors

  • Radana Lukajić University of Banja Luka, BiH

DOI:

https://doi.org/10.7251/fil1410130l

Abstract

Dans l’article présenté, nous essayons de cerner les principes générateurs qui ont guidé Marguerite Yourcenar lors de la rédaction de ce roman que, faute de terme plus approprié, on a baptisé d’ « historique ». En eff et, la romancière problématise amplement non seulement la notion de roman historique, mais aussi toute taxinomie générique stricte. En proposant une méthode inouïe pour la reconstruction de la grande figure impériale, celle qui prétend construire « du dedans », elle choisit d’écrire ce roman à la première personne, alors que la présence des différentes instances narratives qui se délèguent mutuellement la parole nous amène à nous poser la question sur les rapports existant entre le réel et l’imaginaire, entre le document et la mimésis artistique. L’auteur cherche à nous désintéresser dans ces « mémoires » de l’anecdotique pour faire ressortir une substance partout et toujours la même et à dégager un axe directeur qui mène du particulier au général. D’autre part, nous proposons une mise en parallèle de cette conception originale de l’historique avec la « nouvelle histoire », notamment avec la conception braudélienne d’une « histoire tripartite » qui permet d’accéder à une histoire de très longue durée, quasi immobile, cyclique, faite de retours insistants. Enfin, nous arrivons au constat que l’Histoire est, selon les conceptions idéologiques de Yourcenar, presque réduite à un non devenir, susceptible d’être qualifiée d’une trans-histoire, alors que le recours au général devient la stratégie narrative essentielle dans la reconstruction d’un temps et d’un personnage.

Published

2014-12-30

Issue

Section

Literature